► P.O.D.C.A.S.T – La poésie débouche sur Radio Canut

Où je parle de la genèse de mon nouveau recueil Puis tu googlas le sens du vent pour savoir d’où il venait (éd. Gros Textes), où je lis quelques inédits, où je lis mon recueil culte de poésie de Dan Fante, où je lis Louis Calaferte (éd. Tarabuste) et Jean-Pierre Georges (éd. Les Carnets du dessert de lune), où j’ai la chance de passer des musiques que j’aime… Mon passage dans l’émission La Poésie débouche sur Radio Canut est désormais en ligne.

https://blogs.radiocanut.org/lapoesiedebouche/
https://audioblog.arteradio.com/blog/98417/podcast/126187

► P.O.D.C.A.S.T – La poésie débouche – Emanuel Campo
* Textes
Zéno Bianu « Le désespoir n’existe pas »
Dan Fante « Bons baisers de la grosse barmaid »
Louis Calaferte « Fac-similé »
Jean-Pierre Georges « Le moi chronique »
* Musiques
Gerald Toto Richard Bona Lokua Kanza « Lisanga »
Damso « 60 années »
Odezenne « Souffle le vent »
M.I.L.K « Following the sun »
* Anne de Boissy lit Denise Desautel

La poésie, ça sera toujours mieux maintenant

 « Écrire c’est creuser un puits pour en remplir un autre. »
Thomas Vinau, Les Derniers seront les derniers, éditions Le Pédalo ivre, 2012.
« Écrire c’est répondre aux questions que personne ne vous pose. »
Jean-Pierre Georges, L’Éphémère dure toujours, éditions Tarabuste, 2010.

La poésie est ce que chacun en fait. Chaque époque créé les formes poétiques qui lui sont nécessaires. En ce sens, j’attends d’un poème qu’il soit évident et pertinent pour celui ou celle qui l’écrit ou le lit, mais surtout qu’il soit ancré dans une contemporanéité, plutôt que dans une recherche de forme ou de continuité d’un quelconque courant poétique. La poésie, ça sera toujours mieux maintenant.

Il y a des évidences et des choix qui s’imposent avant l’écriture. Cela exige de se poser la question : quelle poésie pour aujourd’hui ? Pour ma part, j’ai fait mes choix. En poésie, ne jamais dominer l’autre. Le lecteur, le voisin. La poésie doit exclure toute forme de domination culturelle et sociale par le langage. Ne pas chercher à convaincre. J’aime quand le poème témoigne d’une vérité, pas d’une conviction. Qu’il fasse l’inventaire. L’état des lieux avant de signer le bail. La poésie est le contraire de la rhétorique. Pas de bling-bling ou de grandiloquence. Pas de coup de marteau en trop. Elle n’est pas la langue des médias. Elle est une alternative au déterminisme. Elle me permet de choisir d’où je viens et comment je le dis. Néanmoins, j’aime quand la poésie est ancrée dans la réalité et le contexte social du poète. Quand elle me confirme ce que j’ai au fond de la tasse tous les matins ou qu’elle change ma perception d’une situation. Je ne lis pas et je n’écris pas pour m’évader. Il y a la vraie vie pour ça.

Écrire de la poésie est pour moi autant récréatif que nécessaire. Récréatif, dans le sens où je ne me force pas à écrire. Nécessaire car ça me permet de réajuster ce que j’ai manqué de formuler ou d’accomplir dans la vraie vie. Elle me permet de rectifier le tir ou d’amplifier un geste.

Mon écriture se nourrit du langage parlé. La publication n’est pas une étape mais un autre parcours. Je veux continuer à publier, mais je n’écris pas dans le but de publier. La publication n’est qu’une des suites possibles. C’est l’after work ou l’happy hour. Publier c’est construire un livre. Mais avant de construire, faut bien se trouver des briques. Trouver des briques, c’est un peu comme écrire des poèmes.

En ce moment, j’écris peu de poésie. Très peu. Je ne me force pas. N’aime pas l’effort. Écrire beaucoup pour garder peu, pas mon truc. Préfère ne pas trop écrire. Plutôt attendre le bon moment et me satisfaire de tout sauvegarder dans un fichier. Je ne jette pas. Ou si peu. Plutôt, je reformule. Je reformule constamment. Constamment j’aime garder. Même les bribes. Les amorces. Elles pourront peut-être servir.

 

Emanuel Campo.
Lyon, août 2017 – revu en décembre 2017.

Jean-Pierre Georges – « Je m’ennuie sur Terre »

Je surfe sur la vague Jean-Pierre Georges qui sévit depuis quelques temps sur la blogosphère de mes colocataires. D’abord, quelques articles du poète Frédérick Houdaer, qui m’a fait découvrir Jean-Pierre Georges devant un stand Gros Textes en juillet dernier, puis plus récemment un poème de Thomas Vinau où il  évoque le Monsieur.

A mon tour de mettre en lumière deux vers tirés de son livre Je m’ennuie sur Terre, édité par le Dé Bleu en 1996, véritable révélation pour le jeune lecteur que je suis.

« Pourquoi j’écris parce que je ne
connais pas mon bonheur »