Heptanes Fraxion – Il ne se passe rien mais je ne m’ennuie pas (éd. Cormor en nuptial)

Nous sommes quelques uns / nombreux à avoir espéré un jour tenir dans nos mains un livre d’Heptanes Fraxion. Aujourd’hui, le poète au blog de textes blancs sur noir publie son premier livre à compte d’éditeur Il ne se passe rien mais je ne m’ennuie pas chez Cormor en nuptial (Belgique).

Bravo à l’éditeur pour ses choix de fabrication. L’objet est beau, le papier offre un confort de lecture remarquable et la couverture a ce petit grain qui pourrait servir à se frotter les peaux mortes. On retrouve ici du Fraxion en concentré comme l’écrit Grégoire Damon dans la postface du livre. Extrait qui m’a arrêté net :

« il y a toujours quelque chose qui se passe dans le ciel
raton-laveur d’étoiles ou bien giboulées de mars en décembre
historiquement personne ne sait grand-chose
alors autant rester disponible au merveilleux

douceur qui transperce
douleur qui transporte
livres qui consolent »

Oui on ne sait pas grand-chose « alors autant rester disponible au merveilleux ». Une phrase qui parle à l’opportuniste en moi. J’évite de blasphémer au cas où j’me sois gouré dans ma vie de pas-trop-croyant-mais-le-chamanisme-m’intrigue. Parce qu’au final, si j’me trompe, j’veux quand même avoir une place là-haut si y’a moyen. « Livres qui consolent ». 16€ à commander à cormorennuptial@gmail.com.

 

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Lire le blog d’Heptanes Fraxion : http://heptanesfraxion.blogspot.com/

Écouter ses albums avec le musicien Jim Floyd : https://soundcloud.com/jim_floyd/albums

Les pages 72 et 74 de « Soleil plouc » de Laurent Bouisset, éd. Le Pédalo ivre

Il y a des pages qui nous rappellent cette réplique culte de Jurassic Park – un truc du genre « ne bougez pas, sa vue réagit aux mouvements »

Il y a des pages qui nous fixent tout net

Qui feraient se pisser dessus n’importe quel petit malin

Qui feraient se pisser dessus notre personnalité cachée (la 2e au fond à gauche)

Qui stopperaient en moins de deux un troupeau de gnous face à des lionnes

Des pages qui nous rappellent que toutes les deux heures « la pause s’impose »

Des pages qui valent 100 panneaux STOP

Des pages vitrines de grands magasins

Des pages promo pour prolo

Des pages arrêt sur image – on va se mater le ralenti une deuxième fois

Des pages Années qui reviennent en pleine face

Des pages à en faire pleurer la nostalgie

Des « pa pa pa passio passe passe »  pages des pages d’orthophonie

Bref, nous lisions tranquillement un livre de poésie en mode vitesse de croisière OKLM

La même vitesse dans laquelle on s’enlise parfois

On lit sans faire attention à ce qu’on lit

Les pages défilent

Les poèmes aussi

Sans parler de l’esprit qui divague

Vague…

On pense à autre chose

Merde j’ai pas oublié de ?

Ou peut-être que Julien m’a…

Cet état qui nous fait revenir quelques pages en arrière quand là j’comprends plus rien à ce que je suis en train de lire

Mais. Dans cet état-là, seules des pages spécialement conçues pour nous, peuvent nous recentrer sur l’ici et maintenant

Ce genre de pages qui inspirent des superlatifs ou des phrases comme celles écrites plus haut

Des pages que nous aurions évidemment voulu écrire nous-même, pour nous-même et pour le monde entier

Des pages qui – au fond nous touchent tellement, qu’on aurait peut-être pu quelque part les écrire nous-même

Mais quelqu’un d’autre s’en est chargé

Les pages 72 et 74  du recueil Soleil plouc de Laurent Bouisset aux éditions Le Pédalo ivre sont de celles-là.

12 €. À commander-acheter ici.

La page 72 de « Soleil plouc » de Laurent Bouisset, éd. Le Pédalo ivre, 2018
La page 74 de « Soleil plouc » de Laurent Bouisset, éd. Le Pédalo ivre, 2018

 

Black Moon ou Camus ?

J’ai trente minutes à tuer. Je les passe avec Camus ou avec Black Moon ? Votre avis m’intéresse.

Guide de la poésie galactique – Sammy Sapin

Me risque à
contempler une éclipse
de livre. Écrit vraisemblablement
après 2269, ce feuilleton mettant en jeu
le réveillé Sapin🎄 raconte au
14e épisode, page 31, que la recrue 🎄
est envoyée en tant que poète
sur la planète Isidore 5
auprès des « mercenaires Pile-Pile qui ne s’arrêtent jamais-jamais ».
Que
va-t-il lui arriver ? Vite tournons la page. C’que j’m’éclate en lisant ce Guide de la poésie galactique, éditions Gros Textes. Vient de paraître.

Guide de la poésie galactique, Sammy Sapin, 2018, 90 p. 14 x 21 cm, 10 € en commande ici.

Gaspard de la Nuit (extrait)

« – Faites-moi grâce de vos malignités, et dites-moi où est M. Gaspard de la Nuit.
– Il est en enfer, supposé qu’il ne soit pas ailleurs.
– Ah ! je m’avise enfin de comprendre ! Quoi ! Gaspard de la Nuit serait ?…
– Eh ! oui… le diable !
– Merci, mon brave ! … Si Gaspard de la Nuit est en enfer, qu’il y rôtisse. J’imprime son livre. »

Louis « Aloysius » Bertrand (1807-1841), Gaspard de la Nuit, 1842.