Un poème de Perrin Langda

Surprise de la semaine.  Perrin Langda publie sur son blog un poème mettant en jeu pas mal de poètes que vous devriez connaître si vous visitez régulièrement mon blog… Merci à lui de faire exister la légende.

 

Héraults
of the mythes
and magiques



Y’a
quatre mois
j’ai monté
une armée de poètes
pour protéger le monde
en voici la composition
en avant-première
Grégoire
d’Armor
première ligne
guerrier berserker nain
pourfendeur d’aristos
gros bourrinage à la hache
gros bouclier pour encaisser
poèmes de guerre terrifiants
semant la panique chez l’ennemi
assez roublard pour extorquer
des réductions aux marchands
d’armes ensuite
Frédérick
Houdaheur
guerrier-mage demi-orc
bourrin mais également
lanceur de sorts à l’épée longue
donneur de claques et d’illusions
spécialisé dans le sauvetage de dames
qui ont surtout besoin d’être sauvées
du poète de leur quotidien
et éditeur de parchemins
ça peut servir
puis
Emanuel
Grande-peau
géant des neiges
moine du soleil
capable d’écraser
l’adversaire à mains nues
après lui avoir envoyé
deux petits lutins facétieux
pour lui ronger les nerfs
en une danse
maléfique
voilà
pour les
costauds
après on a
Perrin
Langue
d’Ac
(c’est
moi)
barde
homme à tout faire
toujours d’accord
si faut cogner les mots y cogne
si faut piéger une phrase y piège une phrase
si faut vider les poches des honnêtes gens y vide leurs poches
si faut lancer des métaphores de flammes y lance des métaphores de flammes
si faut plomber l’ambiance avec des chansons tristes y plombe l’ambiance
puis viennent les troupes
à distance d’abord
Pénélope
Gore
archère
elfique
sans arc
aux flèches
trempées
dans le
poison
des cieux
qui font
mouche
une
seule
fois
par
jour
ensuite
Heptanès
Fracturion
golem d’argile prêtre des rues
invocateur de zombies punks à chiens
le type qui joue à coller des incantations
sur les enseignes de l’ennemi
pour panser
les passants
et pour finir
Lorenzo
Bouhissé
sorcier
vaudou
provocateur d’hallus
dresseur d’iguanes
ayant bien traversé
cent contrées inconnues
pour en ramener d’obscures
formules
magiques
et si ça
suffit pas
on invoquera
le capitaine Sapin
pour qu’il anéantisse
toute résistance
sur son croiseur
stellaire
voilà
voilà
y’a
quatre mois
j’ai monté
une armée de poètes
dans un jeu vidéo
du coup j’écris plus
trop

Benoît Jeantet – Et alors tout s’est mis à marcher en crabe

P1080275 Nouvel ouvrage publié aux éditions Le pédalo ivre dont la collection « poésie » joue un rôle de « Pascal le grand frère » pour bon nombre de lecteurs. Aujourd’hui, dingue ! Le recueil de proses Et alors tout s’est mis à marcher en crabe de Benoît Jeantet. Rare que la première page d’un livre me rentre dedans de la sorte :

« Cette gare est une plaine. Une plaine de visages maigres et de rêves qui empestent la vieille pisse. Des rêves tristes et sombres. Des rêves aux amours jaunes. Des rêves assoupis sous la poussière de la ville. La ville est rousse. Rousse et pelée comme une chienne. Une chienne inutile et malade. J’ai aimé cette ville. Si vous saviez comme j’ai aimé m’endormir dans les bras pleins d’histoires de cette ville. J’ai aimé cette gare. Oh, à un point que… Et puis il a fallu que ça arrive ; que ça nous arrive. »

Plus loin :
« Il me semble que les yeux ne suffisent plus, de nos jours, à séduire les filles. Il y a pourtant des tas de saules tortueux, et même des tas de branches lambda qui rêvent encore de remettre les pendus à l’heure. »

Ici :
« L’anxiété, l’alcoolisme, la paranoïa ne sont que des symptômes. Le mal dont souffre ce matin est bien plus profond en vérité. Ce matin voudrait qu’on s’occupe de lui. Qu’on fasse attention à ses frasques d’ado attardé. Voilà encore un matin qui a besoin d’amour. »

Là-bas mais pas tout à fait à la fin :
« C’est durant un face à face assez insoutenable avec un kilo de carottes en colères que je me suis fais cette réflexion. Cette réflexion la voici : je n’ai pas toujours été cet homme de 43 ans avec des tas de rêves roulés en boule – tout chiffonnés  au creux des poches. Et voilà pour cette réflexion. »

C’est un livre qu’on s’offre. Pour le commander c’est ici.

 

VERY DICK

(histoire vraie du jeudi 26 mai 2016)

à Frédérick Houdaer

le bus arrive à l’arrêt
les contrôleurs nous attendent
je descends vers eux un livre à la main
celui de droite me demande mon ticket puis
« vous lisez quoi ? »
je lui montre la couverture
Pardon my French un recueil de poésie
il me rend mon ticket « ah c’est très bien ça »
ah vous connai… ?
il contrôlait déjà le passager suivant
l’afflux de gens pressés m’avait éloigné de dix mètres
si seulement j’avais fraudé
nous aurions pris le temps

_ _

E.C.
Commandez ici Pardon my French de Frédérick Houdaer, éditions Les Carnets du dessert de lune, 2016.

Poebzine parle de mon recueil « Maison »

Le magazine en ligne Poebzine s’est arrêté sur mon recueil « Maison » et sur les éditions la Boucherie littéraire. Un grand merci à François-Xavier Farine, l’auteur du billet, qui décrit mon livre comme un « un savant mélange de Frédérick Houdaer et de Simon Allonneau ; en d’autres mots comme un bel alliage d’humain et de dérision ».

L’article à lire en ligne ici.

 

Frédérick Houdaer chronique « Maison »

T’as vu ça Lemmy ? Frédérick Houdaer poète, romancier, véritable passeur, directeur de publication de la collection poésie aux éditions le Pédalo ivre, créateur et animateur du cabaret poétique au Périscope de Lyon est désormais promoteur immobilier car il consacre une chronique à ma « Maison », mon premier recueil paru il y a quelques jours aux éditions la Boucherie littéraire.

Merci Frédérick avec un « k » pour ton clin d’œil à Jean-Pierre Georges – découverte majeure pour moi en effet. Il ne me reste plus qu’à me plonger dans la poésie de Raymond Carver…
Je vous invite à vous balader sur la chaîne youtube de Frédérick Houdaer afin de découvrir plein d’idées lectures/achats.

Jean-Pierre Georges – « Je m’ennuie sur Terre »

Je surfe sur la vague Jean-Pierre Georges qui sévit depuis quelques temps sur la blogosphère de mes colocataires. D’abord, quelques articles du poète Frédérick Houdaer, qui m’a fait découvrir Jean-Pierre Georges devant un stand Gros Textes en juillet dernier, puis plus récemment un poème de Thomas Vinau où il  évoque le Monsieur.

A mon tour de mettre en lumière deux vers tirés de son livre Je m’ennuie sur Terre, édité par le Dé Bleu en 1996, véritable révélation pour le jeune lecteur que je suis.

« Pourquoi j’écris parce que je ne
connais pas mon bonheur »