Les pages 72 et 74 de « Soleil plouc » de Laurent Bouisset, éd. Le Pédalo ivre

Il y a des pages qui nous rappellent cette réplique culte de Jurassic Park – un truc du genre « ne bougez pas, sa vue réagit aux mouvements »

Il y a des pages qui nous fixent tout net

Qui feraient se pisser dessus n’importe quel petit malin

Qui feraient se pisser dessus notre personnalité cachée (la 2e au fond à gauche)

Qui stopperaient en moins de deux un troupeau de gnous face à des lionnes

Des pages qui nous rappellent que toutes les deux heures « la pause s’impose »

Des pages qui valent 100 panneaux STOP

Des pages vitrines de grands magasins

Des pages promo pour prolo

Des pages arrêt sur image – on va se mater le ralenti une deuxième fois

Des pages Années qui reviennent en pleine face

Des pages à en faire pleurer la nostalgie

Des « pa pa pa passio passe passe »  pages des pages d’orthophonie

Bref, nous lisions tranquillement un livre de poésie en mode vitesse de croisière OKLM

La même vitesse dans laquelle on s’enlise parfois

On lit sans faire attention à ce qu’on lit

Les pages défilent

Les poèmes aussi

Sans parler de l’esprit qui divague

Vague…

On pense à autre chose

Merde j’ai pas oublié de ?

Ou peut-être que Julien m’a…

Cet état qui nous fait revenir quelques pages en arrière quand là j’comprends plus rien à ce que je suis en train de lire

Mais. Dans cet état-là, seules des pages spécialement conçues pour nous, peuvent nous recentrer sur l’ici et maintenant

Ce genre de pages qui inspirent des superlatifs ou des phrases comme celles écrites plus haut

Des pages que nous aurions évidemment voulu écrire nous-même, pour nous-même et pour le monde entier

Des pages qui – au fond nous touchent tellement, qu’on aurait peut-être pu quelque part les écrire nous-même

Mais quelqu’un d’autre s’en est chargé

Les pages 72 et 74  du recueil Soleil plouc de Laurent Bouisset aux éditions Le Pédalo ivre sont de celles-là.

12 €. À commander-acheter ici.

La page 72 de « Soleil plouc » de Laurent Bouisset, éd. Le Pédalo ivre, 2018
La page 74 de « Soleil plouc » de Laurent Bouisset, éd. Le Pédalo ivre, 2018

 

Un poème de Perrin Langda

Surprise de la semaine.  Perrin Langda publie sur son blog un poème mettant en jeu pas mal de poètes que vous devriez connaître si vous visitez régulièrement mon blog… Merci à lui de faire exister la légende.

 

Héraults
of the mythes
and magiques



Y’a
quatre mois
j’ai monté
une armée de poètes
pour protéger le monde
en voici la composition
en avant-première
Grégoire
d’Armor
première ligne
guerrier berserker nain
pourfendeur d’aristos
gros bourrinage à la hache
gros bouclier pour encaisser
poèmes de guerre terrifiants
semant la panique chez l’ennemi
assez roublard pour extorquer
des réductions aux marchands
d’armes ensuite
Frédérick
Houdaheur
guerrier-mage demi-orc
bourrin mais également
lanceur de sorts à l’épée longue
donneur de claques et d’illusions
spécialisé dans le sauvetage de dames
qui ont surtout besoin d’être sauvées
du poète de leur quotidien
et éditeur de parchemins
ça peut servir
puis
Emanuel
Grande-peau
géant des neiges
moine du soleil
capable d’écraser
l’adversaire à mains nues
après lui avoir envoyé
deux petits lutins facétieux
pour lui ronger les nerfs
en une danse
maléfique
voilà
pour les
costauds
après on a
Perrin
Langue
d’Ac
(c’est
moi)
barde
homme à tout faire
toujours d’accord
si faut cogner les mots y cogne
si faut piéger une phrase y piège une phrase
si faut vider les poches des honnêtes gens y vide leurs poches
si faut lancer des métaphores de flammes y lance des métaphores de flammes
si faut plomber l’ambiance avec des chansons tristes y plombe l’ambiance
puis viennent les troupes
à distance d’abord
Pénélope
Gore
archère
elfique
sans arc
aux flèches
trempées
dans le
poison
des cieux
qui font
mouche
une
seule
fois
par
jour
ensuite
Heptanès
Fracturion
golem d’argile prêtre des rues
invocateur de zombies punks à chiens
le type qui joue à coller des incantations
sur les enseignes de l’ennemi
pour panser
les passants
et pour finir
Lorenzo
Bouhissé
sorcier
vaudou
provocateur d’hallus
dresseur d’iguanes
ayant bien traversé
cent contrées inconnues
pour en ramener d’obscures
formules
magiques
et si ça
suffit pas
on invoquera
le capitaine Sapin
pour qu’il anéantisse
toute résistance
sur son croiseur
stellaire
voilà
voilà
y’a
quatre mois
j’ai monté
une armée de poètes
dans un jeu vidéo
du coup j’écris plus
trop

Retour en images du cabaret poétique du 8 oct 2017

Merci à Frédérick Houdaer de m’avoir invité au Cabaret Poétique du Périscope le 8 octobre dernier. Une formidable occasion de montrer ce qu’on sait faire hors de nos blogs et de nos livres.

Merci à Antoine LnP et Judith pour les photos.

Perrin Langda. Photo : Antoine LnP.
Emanuel Campo. Photo : Antoine LnP.
Laurent Bouisset. Photo : Antoine LnP.
Nicolas Vargas. Photo : Antoine LnP.
Photo : Antoine LnP.
De gauche à droite : Doublure de Perrin Langda par Patrick Dubost, Frédérick Houdaer l’animateur du cabaret poétique du Périscope, Emanuel Campo, Laurent Bouisset, Nicolas Vargas. Photo : Antoine LnP.
De gauche à droite : Doublure de Perrin Langda par Patrick Dubost, Frédérick Houdaer l’animateur du cabaret poétique du Périscope, Emanuel Campo, Laurent Bouisset, Nicolas Vargas. Photo : Judith Wiart.

 

Bonus selflou :

Selflou de gauche à droite : Nicolas Vargas, Perrin Langda, Laurent Bouisset.

Site de Nicolas Vargas
Site de Perrin Langda
Site
de Laurent Bouisset
Site de Frédérick Houdaer, le MC du Cabaret

 

 

 

 

 

 

Realpoetik N°6

Capture

Je crois que je viens de franchir le « next step ». Je goutte comme un robinet qui a mal tourné depuis que je sais que je suis publié dans le dernier Realpoetik, n°6 à lire sur http://www.realpoetik.fr/

Capture

Avec en Realpoesi Perrin Langda qui vous raconte la vie de manière exhaustive, Emanuel Campo qui cachetonne comme figurant, puis en Reproduction Mr Heim qui refait Oui-Oui, puis en Masse Critique François-Xavier Farine qui déclare sa flamme au peintre David Hockney et Laurent Bouisset qui refait le Centre International de Poésie de Marseille à coups de rouleau compresseur.

La chose est illustrée par Sara Laè, c’est pour ça que c’est beau.

J’y ai lu entre autres un poème de Perrin Langda que je lui envie. Très fier de figurer dans ce numéro. Merci aux tôliers Sammy Sapin et Grégoire Damon.