Pour une débénabarisation du quotidien #93-99 et #100

Pour une débénabarisation du quotidien du #93 au #99 par Grégoire Damon c’est ici. Qu’il est sympa, il m’a laissé le #100 :

 

100) Les poubelles d’un jour plus un jour plus un jour. Les déchets de toute la chaîne de montage. Deux trois sacs lourds d’inutilités triées qu’on a pompé jusqu’à la moelle histoire de faire famille et tenir. Bocaux vidés jusqu’au verre. Bouteilles rincées. Conserves aux jus de légumes. Ampoules de sérum phy habitées par des restes coulants de nature sauvage. Morceaux d’ongles. Feuilles infusées. Brouillons. Mouchoirs. Noyaux d’olives. Plaquettes de pilules. Épluchures. Catalogues. Bref, de la preuve sociologique bonne qu’à inspirer les chanteurs de variété. Mais pas que : peut-être de la matière à nourrir la sculpture que l’on prépare dans le garage et que l’on compte bien envoyer sur le net en .SU. Peut-être que Génial le Poème a besoin des ordures de ses voisins pour se constituer un rêve. Ça descend sec en direction du local. Une marche puis une marche puis une marche. LOCAL POUBELLES : ça a moins de gueule que « Grande Décharge », même en lettres bâton. On dirait un vieux dialecte à la Yoda. Peut-être qu’en inversant… POUBELLES LOCALes. Là y’a un truc. Et c’est plus sympa que « déchèterie communale ». Là, on fait dans le local. On met en valeur la spécificité du coin. On est dans le terroir.

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Pour une débénabarisation du quotidien est une liste écrite par Grégoire Damon (son blog) et moi-même en une forme de « passe-passe » : l’un complète l’autre. Les nouvelles lectrices et nouveaux lecteurs trouveront des explications ici.

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