Poèmes, textes et notes…

Des électeurs tentés par le FN sont plus intelligents que les poutres d’une maison

  1. Des électeurs tentés par le FN sont plus intelligents que les poutres d’une maison.
  2. Des jeunes disent « le FN, avant c’est raciste. Plus maintenant, j’crois pas. »
  3. Il y a des jeunes qui votent FN.
  4. Alors qu’un sympathisant FN est interviewé par une journaliste, quelque part, une bibliothèque est ouverte. Ailleurs, un couple s’aime mais va tout de même consulter un conseiller conjugal.
  5. Des électeurs tentés par le FN disent « pour essayer ».
  6. Un professeur de l’Education nationale observe une corrélation entre la baisse des niveaux scolaires et l’augmentation du vote FN.
  7. « On a tout essayé. Les autres ça marche pas. »
  8. Un adhérent du FN dit avoir peur. Il n’y a pas que les autres.
  9. « Je connais quelqu’un à qui c’est arrivé. »
  10. Deux électeurs FN sont sur un bateau. L’un tombe à l’eau. Qu’est-ce qui reste ? L’autre.
  11. Un électeur du FN dit merci à deux abstentionnistes qui passaient par là.
  12. Les gens qui votent FN ont une famille.
  13. Une personne qui vote FN vient lui aussi d’une famille.
  14. Cet électeur séduit par le FN a des enfants.
  15. Ils ont honte de leur sang. Mais le sang n’y est pour rien. Sinon, un jeune en scooter et plus malin qu’une limonade ne voterait pas FN. Il dit « on fait rien pour nous. On n’a pas d’aides car y’a trop d’assistés ».
  16. Ce n’est pas bien de se moquer.
  17. Les électeurs tentés par le FN sont plus intelligents que certains objets.
  18. Il existe partout des objets.
  19. Quelque part, une personne va voter FN pour contrer un autre candidat.
  20. Au FN, ça ne les dérange pas plus que ça.
  21. Quand on écrit FN, sans point derrière chaque capitale, il faut tout de même prononcer « èffe-ènne ». Sinon ça ferait « fneu ».
  22. « Vote fneu » n’est pas un slogan qui séduirait un jeune. Sauf bien sûr s’il est moins cultivé qu’une limonade.
  23. « Avant c’est raciste. Maintenant, j’crois pas. »
  24. Le chroniqueur dans l’émission dit qu’ils plafonnent à 25 %.
  25. Quelqu’un vient d’inaugurer sa chaîne YouTube.

Paris-Dakar

Près du foyer accueillant des personnes en situation de handicap moteur, je remarque ce gars dans son fauteuil électrique
au bord du trottoir en train
d’attendre
le p’tit bonhomme passer au vert
pour traverser sur le passage piéton
en chantonnant cette chanson de Renaud
« 500 connards sur la ligne de départ… »

_ _

E.C.

Un poème qui commence comme une blague mais qui n’est pas une blague

Trois poètes sont invités à un événement de poésie
à lire leurs poèmes. Ils trônent en un rang
de-trois-chaises placées derrière-le-micro-à-l’avant-scène
et passent l’un-après-l’autre-dans-des-sets-de-5-à-10-minutes-chacun.

Il y a comme un ancien ordre qui se déploie
quand l’un d’entre eux se lève pour aller déclamer.
Le pied de micro n’est pas réglé à sa hauteur. Il se débat, seul, contre lui.
Aucun régisseur ne l’aide.

Les deux autres à l’arrière préparent leur corps à écouter. L’un
se relâche et s’affaisse. L’autre
se raidi sur sa chaise, la main sur le menton il tend l’oreille.
Parfois les yeux se ferment, rarement en même temps.
Tout ça sur scène
dans la lumière des projecteurs
derrière celui qui lit
comme s’ils faisaient partie de son show.

_ _

E.C.

Vous avez la carte du magasin ?

Vous avez la carte du magasin ?
Ça dépend. Elle me permettrait de sortir en douce par la porte de service ?
Pas du tout.
Alors non. Je ne l’ai pas.
De toute façon, elle ne vous aurait pas non plus aidé à terminer ce poème, me dit-elle en se retournant pour arracher un sac en matière recyclée à 0,05 centimes.
Puisque vous avez le dos tourné, j’en profite pour me jeter sur vous puis vous visser mes écouteurs dans les oreilles. D’accord ? Je mets le volume à fond. Entendez l’orchestre.

Voyez ce qui me rend dingue dans ce morceau : la nappe à la dérive
qu’on entend
dès le début puis qui disparaît
brusquement à 3:00 min.
Écoutez jusqu’à la fin les clients attendront. La file va jusqu’au rayon des sirops, c’est dire.
Ce morceau peut diriger tout un monde. Un monde cartographié.
La musique, un GPS ? Vous avez quatre heures.

_ _

E.C.  09/03/2017.

Avast poetry

Quel point commun entre ma poésie et mon ordinateur ?

_ _

Retrouvez ici les autres « spam poetry ».

Sans titre au 06/01/2017

L’industrie de la musique et moi nous ne nous
connaissons pas Il semblerait que je sois
au-delà d’un périphérique Trop Loin
dans la province Seul en selle
des étoiles aux talons et l’estomac
sous un ciel d’éperons s’étire dans un hamac
le barman s’appelle sifflement
Il me sert de l’eau qui pique On étanche
notre soif quand on peut
comme on veut Nos joies sont du stress
que nous distribuons aux plateformes de streaming
Elles garantissent entre nous le respect
de la distance de sécurité On s’éloigne bien les uns des autres
Où sont-ils les corps dans tout
dans tous ces zéros et ces uns, hein ? Pourquoi
croyez-vous que je rêve tant de pyramides humaines ?
Où sont les corps Sont-ils ? Je travaille.
Le milieu est comme une image
sans mot sans chair sans fabrication faite main
un nuage comme une poésie française Où ?
Où sont vos corps et je cherche toujours
Le mien ne traîne pas loin.

_ _

E.C. 06/01/2017