« Recueil paru en 2016 aux éditions la Boucherie littéraire. C’est donc avec pas mal d’années de retard que je découvre ce texte qui a eu cependant sa quatrième édition, revue et augmentée, en 2019. Je fais le choix d’en parler pour ceux qui, comme moi, seraient passés à côté. Parce que ce texte est toujours aussi juste, parce qu’il résonne toujours autant. On trouve dans Maison, une paternité qui se crée, une maison qui se construit à l’aide de mots retrouvés, parfois proche des mots de l’enfance, une poésie qui se joue du monde. […]La poésie est ici narrative. Une prose qui alterne et entremêle souvenirs et temps présent raconte le quotidien d’un jeune père, un jeune père poète. Parfois empreinte d’un cynisme mordant, ou d’un rire jaune mais doux, la poésie d’Emmanuel Campo dit la vie de famille, la relation à l’enfant, le « tu » de la relation intime. Une poésie qui nous livre le désenchantement avec beaucoup de tendresse. […]La poésie de Maison, poésies domestiques dérange l’ordre établi ou ce qui, communément admis, ne devrait pas l’être. Une poésie qui dérange l’ordre de la langue comme celui des temps modernes pour réenchanter le quotidien à bâtir. »
poète x auteur x interprète
poète x auteur x interprète
Compte Instagram La poésie me fait peur
Poésie Moteur 2021

Festival Poésie Moteur organisé par Hugo Fontaine (poète) • Camille Nicolle (graphiste)
oriflammes/drapeaux POÈMES
grand place de Tournai (Be), mars 2021
avec les textes de : Emanuel Campo extrait de Maison. Poésies domestiques Éditions la Boucherie littéraire / Fabienne Yvert / Fernando Pessoa poèmes jamais assemblés, Éditions Unes.
Évènement organisé dans le cadre de Tournai ville en poésie. Avec le soutien de la ville et la bibliothèque.
Graphisme de Camille Nicolle
Diffusion sonore de poèmes dans la ville avec les textes de
Luke Askance • Emanuel Campo • Didier Delahais • Hugo Fontaine • Margarida Guia • Claudine Lebègue • Violaine Lison • Colette Nys-Mazure • Gaëtan Sortet • Pina Wood

Site internet de Poésie Moteur
Reportage sur l’édition 2021 du festival
Autre reportage sur l’édition 2021
Traduction en arabe et publication dans la revue palestinienne FUSHA
Joie de vous annoncer la publication en ligne par la revue FUSHA, revue culturelle palestinienne, d’une page à propos de mon travail d’écriture réalisée par le poète Anas Alaili. Anas y tient une rubrique consacrée à la poésie francophone. Il s’agit ici d’un article concernant mon parcours, suivi de sa traduction en arabe de 5 de mes poèmes : 2 inédits et 3 extraits de mon recueil Maison. Poésies domestiques paru aux Éditions la Boucherie littéraire. Merci Anas Alaili pour ton invitation et ton investissement dans ces traductions. Anas est l’auteur de deux formidables recueils que j’aime beaucoup : Avec une petite différence, Polder 142, éd. Décharge et Gros Textes, 2009 (dedans, il y a notamment un de mes poèmes favoris « la brosse à dent ») ; ainsi que Étreintes tardives chez l’Harmanttan, 2016. Les deux livres sont traduits en français par Mohammed El Amraoui, un autre super poète.

أنس، شكراً جزيلاً لك على كتابة هذه المقالة.
Suivre Anas Alaili sur Facebook
#poetrybar
Naian Gonzalez Norvind, actrice et autrice mexicaine, anime sur instagram des #poetrybar. Merci à elle de m’avoir invité à discuter et lire des extraits de Maison. Poésies domestiques et Faut bien manger publiés aux éditions la Boucherie littéraire.

« Maison » recommandé par l’émission 21cm de Canal +
En ce temps de confinement, l’émission littéraire 21cm animée par Augustin Trapenard sur Canal + poste sur les réseaux sociaux des recommandations de lecture. Sur le thème de la vie domestique, 21cm recommande mon recueil Maison. Poésies domestiques. Un grand merci à la rédaction pour le relais. Y a une belle coquille au mot « recueil » mais au moins y a aucune faute à mon prénom orthographié à la scandinave. Mes remerciements vont aussi aux éditions la Boucherie littéraire qui ont publié ce recueil en 2015. 2019 a connu sa 4e édition.

Lien de la vidéo sur Facebook.
Les émissions 21cm en replay.
Un atelier d’Aleph Écriture autour de « Maison. Poésies domestiques »

Aleph Écriture a proposé du 20 au 22 mars 2020, un atelier d’écriture à distance sur le thème de la maison à partir d’un poème de mon recueil Maison. Poésies domestiques, édité à la Boucherie littéraire.
👉 L’appel à textes
👉 Les textes reçus
Un grand merci à Aleph Écriture de faire naître un lotissement à partir d’une seule maison. Merci à la poétesse Sanda Voïca qui m’a fait connaître cette initiative.
Sur Radio Agora Côte d’Azur
Le 12 avril 2019, j’étais l’invité de l’émission Les Mots d’azur animée par la poétesse et traductrice Béatrice Machet pour Radio Agora Côte d’Azur. Un grand merci à elle pour sa lecture et sa générosité.
Partie 1
2:10 : interview
8:30 : chronique de Maison. Poésies domestiques (éd. la Boucherie littéraire) par Béatrice Machet
9:43 : lecture d’un extrait de Puis tu googlas le sens du vent pour savoir d’où il venait (éd. Gros Textes)
12:30 : suite interview
14:40 : à propos de Maison. Poésies domestiques (éd. la Boucherie littéraire)
Partie 2
0:50 : « équilibre » extrait audio tiré du spectacle « On est là » (2015) par Paul Wamo et Emanuel Campo
2 : 22 : références, influences…
3:50 : suite interview, à propos du multilinguisme
7:30 : à propos de Maison. Poésies domestiques (éd. la Boucherie littéraire)
9:20 : « le monde » (2013) extrait audio
4e tirage de « Maison. Poésies domestiques » éd. la Boucherie littéraire
Mon premier recueil « Maison. Poésies domestiques » publié en décembre 2015 au éditions la Boucherie littéraire vient de connaître son quatrième tirage.
Après deux premiers tirages puis une réédition revue et augmentée dans l’année de sa sortie, je suis heureux de l’accueil que suscite toujours ce livre. 4 ans, 4 tirages !
Je remercie l’éditeur Antoine Gallardo pour son travail, et à son distributeur Seren Dip. Merci aux libraires et bibliothécaires qui défendent ce livre, aux chroniqueurs et journalistes qui ont relayé sa sortie, merci aux festivals qui m’ont invité à lire.
Merci aux amis et à mes proches qui soutiennent mes projets et offrent mes livres à leur entourage, merci aux artistes avec qui j’ai eu la chance de collaborer, merci aux lecteurs, et aux revues de poésie.
Maison et Faut bien manger par Denis Morin

Note de lecture par Denis Morin sur mes deux ouvrages à la Boucherie littéraire publié sur son blog. Extrait :
« Les textes sont savoureux, débordent d’esprit, traitent du couple, de la famille, de la société, des communications insensées. On sourit devant l’absurdité de l’existence, mais au fait on pourrait se demander si ce ne sont pas les gens qui tombent dans l’absurdité sans s’en rendre compte. À vous de juger. Ces textes valent la peine d’être lus à voix basse dans le transport public, dans le confort du salon ou sur une scène bien éclairée, micro au bec. »
à lire ici en entier.
Faut bien manger par Patrick Joquel
Merci à Patrick Joquel, toujours attentif et partageur, qui signe la première note de lecture consacrée à mon nouveau recueil aux éditions la Boucherie littéraire Faut bien manger. Article publié sur son site.
Emanuel Campo, second livre à la Boucherie Littéraire (le précédent : Maison. Poésies domestiques) et tout aussi surprenant. Un livre plein de surprises, de vitalité, de rebonds. Un livre joyeux. Des poèmes à dire à haute voix, normal pour un auteur qui aime la scène. J’espère bien le voir et l’entendre un de ces jours d’ailleurs…
On est à Lyon dans ce livre et la ville vit sa vie de ville tandis que je
retourne à mon travail
qui sans effort
s’abat sur moiDans ce lieu de travail on croise des cadres, jeunes et dynamiques, bien affutés pour défendre leur beefsteak même au détriment des autres ou d’eux-mêmes. Des cadres bien en corps et tout en harmonie avec leurs besoins vitaux. Des travailleurs en prise aux soucis quotidiens : transport, trajet, chronomètre et la peur de manquer d’argent…
Et alors ? Tu mangeras des pâtes. C’est bon les pâtes !et on y croise l’artiste, le poète. Un être moqueur. Moqueur de lui-même, moqueur des autres et du système qui les met en scène, souvent de maigres publics…
Un livre salutaire, qui claque au vent et qui ouvre de nouveaux chemins à cette exploratrice du langage et de l’humain qu’est la poésie.
http://www.patrick-joquel.com/
et Bonne Année 2019 !

La Cave Poésie René-Gouzenne à Toulouse a choisi un poème de mon recueil Maison. Poésies domestiques aux éditions la Boucherie Littéraire pour illustrer sa carte de vœux 2019.
www.cave-poesie.com
http://laboucherielitteraire.eklablog.fr/
« Maison. Poésies domestiques » sur la Cause Littéraire
La Cause littéraire publie sa deuxième note de lecture à propos de mon recueil Maison. Poésies domestiques (éditions la Boucherie Littéraire). Un grand merci à Sanda Voïca (animatrice de la revue Paysages écrits et auteure de Trajectoire déroutée, récemment publié chez Lanskine) pour son regard et son long article fouillé et argumenté. Enfin, merci à l’éditeur Antoine Gallardo pour l’envoi du livre.
Article à lire sur le site de la Cause littéraire, ou ci-dessous.
« Poésies domestiques. Oui – qui tournent autour de la maison. Domptées ? Nous les avons perçues surtout comme des poésies… sauvages. Pas du tout sages et douces : prêtes à nous sauter au visage, au cou. S’attaquer à nous doucement, malgré tout, pour nous faire voir, penser, rire. Nous émoustiller.
Le premier poème, Autopsie, est un Autoportrait en enfant lambda : « […] Il n’y a rien voyez-vous / aucun engagement ni cause défendue / ni proposition / ni même idée du siècle / rien d’extraordinaire / de fantastique / d’excessif / d’agressif ou de gentil / de mafieux ou de câlin / rien non plus d’absent / aucune bêtise / ni carence / insensibilité ou handicap. […] // Votre fils est moyen voilà tout » (p.9). Mais « moyen » ne veut pas dire « médiocre ». Le recueil trace même une trajectoire d’exception. Cette trajectoire est balisée par des souvenirs marquants, comme la découverte, sidérante souvent, du sens de certains mots ou expressions : « Quand j’étais petit, / je croyais que la Bande de Gaza / c’était un groupe de rock » (p.10). Balisée par le souvenir de la douleur et du courage et de la force, depuis l’enfance : « […] un jour je nage jusqu’à la bouée / puis me fais piquer par une méduse / je crie, c’est désagréable, mais / je me débrouille / seul / pour revenir jusqu’à la plage » (p.13). Cet exploit, qui est à la fois un souvenir, semble être ce genre de premier souvenir qui fonde ou détermine une vie. Le poète restera toujours celui qui dépassera seul les douleurs de la vie : un débrouillard de haut niveau ! Et ses plus grands exploits seront ses poèmes. La réussite même, quand celle-ci n’est, en fin de compte, qu’être soi, donc poète : « Ado, / le miroir de la salle de bain / nous prédisait la réussite / alors que dans celui du soir / nous nous consolions de n’être / que nous-même » (p.14).
Par le biais d’un langage brut, direct, proche de la prose et de l’oralité, mais restant très coupant, Emanuel Campo laisse filtrer, comme dans le poème Croissance, un être légèrement amer, voire blasé. L’enfant « moyen » continue de croître et d’apprendre qu’il ne sait rien et que le monde n’est pas toujours beau : « Ma croissance se porte bien / j’apprends tous les jours que j’ignore / et mon existence n’a aucune / incidence sur la rotation / de la planète » (p.15).
L’état du monde, encore une fois, n’est pas drôle à constater et à évoquer, alors la dérision, l’humour compensent et sauvent les jours de congé : « Un jour je me baigne / dans l’eau de mes congés / le mur / de la frontière / un jour je dépasse de loin la bouée / et heurte de la tête un corps sans vie qui flotte // Porté par les vagues, caressé par les lambeaux, je reste calme. / Nous sommes deux à faire la planche. / Lui sur le ventre. Moi sur le dos. / Au roi du silence, je gagne assez facilement » (p.17).
Blasé, désabusé, le poète est en fin de compte un animal domestique. Mais aucune domestication (aucun domptage) n’est complète, définitive, il y a toujours un reste de sauvagerie pour dévier : « Me dis que // l’ordre / – les chiffres bien rangés / l’alphabet tout ça – / a bien des limites // puisque certaines/personnes arrivent/tout de même à/se perdre dans les trains. // Comme quoi / tout a beau être / tracé // on dévie » (p.16).
Et le comble de la déviance est la poésie !
La plupart des poèmes d’Emanuel Campo partent et ensuite renversent, transvasent, transportent les alluvions d’un fleuve (le flux de sa propre vie) et les transforment, jusqu’à l’arrivée dans la mer (l’océan), en mots solides, ceux de sa poésie. Ces alluvions sont formées souvent de ses états d’âme, des observations sur l’état du jour et, nous le disions plus haut, de l’état du monde. Pas de plaintes, mais le fond de ces états, de ses questionnements, qui passent de frivoles à existentiels, pousse à résister. Le poète tient bon, il doit « tenir » : « […] Drôle d’espace-temps. / Quand les potes demandent comment ça va / la bouche répond par une vanne // des portent raclent péniblement dans la tête. // Rêverie décapitée / par les sirènes du premier mercredi du mois / tenir / dans la circulation des mots qu’on étale / sur les tartines des matins rapides » (p.18). Sauvé par les mots, donc. Encore un !
Après la lecture du livre nous sommes revenus sur ces quelques vers, déjà cités auparavant, car ils nous ont paru comme le modus operandi, même lemodus scribendi(la façon de faire, d’écrire) d’Emanuel Campo. Notamment cette capacité d’arriver à se retrouver dans ce « drôle d’espace-temps », où le poète a la tendance d’utiliser les vannes. Et surtout la capacité de « tenir », à travers l’écriture.
Cette « méthode » annoncée donne ses fruits, quand le poète arrive à écrire un poème comme Il y a, qui, au-delà de sa beauté intrinsèque, et de la lecture au premier degré (lecture littérale), peut être lu – ce qui nous est arrivé – comme une immense métaphore de l’acte de l’écriture (lecture allégorique) : « Il y a / perçant la fenêtre / un rayon de soleil / voire deux trois // une masse lumineuse / se pose sur le bureau / s’ancre sur le bureau / s’ancre et dessine / à la surface / un lotissement dont / on ne sait quel cadastre. // Il y a sans doute une parcelle à louer / une friche à retourner / une part d’ombre à trouver / si la main / joue à l’éclipse. // Mais c’est l’avant-bras qui / comme une écume / s’échoue en roulant / vers ce qui deviendra un appui / une rive un livre // Dans la chaude pièce du bureau / entre / une fragile épaisseur ».
Poème qui invite à être décortiqué plus que nous le faisons ici et dont nous retenons la « fragile épaisseur » comme la caractéristique principale des poèmes d’Emanuel Campo – ou du moins de ceux de ce recueil.
Et sans oublier – sujet à développer à une autre occasion – l’importance de la main dans la poésie d’Emanuel Campo.
Si dans la « vraie » vie le poète peut être un chômeur éternel, il travaille quand même à plein temps à regarder (par la fenêtre) et à écouter : le monde et soi-même.
Résistance, toujours et besoin de rester « sauvage » : « […] Plus bas la ville me cherche un emploi // les écouteurs sur les oreilles / bientôt je le refuserai // ils ne m’auront pas » (p.21).
Et si notre poète accepte un travail, il est toujours en rapport avec l’écriture, comme les ateliers d’écriture.
Persistance de la vie comme elle va – notre demeure. La maison ne peut être qu’un poème, voire une revue de poésie. La vie et la poésie sont inextricables : « Je compte lancer une revue / avec dedans avec dedans / un poème de poésie / et de la vie et de la vie » (p.25).
Poésie et vie. Poésie et amour. Poésie et couple. Poésie et vie conjugale. Poésie et… réussite. Celle de l’écriture même : « Je sors d’un colloque sur l’état de la poésie dans notre région. Lors de la table-ronde Comment construire un projet avec un poète ? je pensais sans cesse à ma meuf. Notre projet de vie commune tient plutôt bien la route. J’aurais dû lui demander une contribution écrite. Elle aurait sûrement éclairé l’assemblée » (p.47).
L’ironie dans beaucoup de poèmes est douce comme la folie douce : « Tu me dis que tu aimes bien la poésie. / en particulier ces courts poèmes japonais / les sudokus » (p.27).
Oui, un vent de folie, mais encore une fois, douce, et dans le bon sens de l’expression, une sorte de dérèglement des sens, traverse les chambres de ce bâtiment, qu’est le poème. Surtout quand on a la conscience – douloureuse, exaspérante – que l’écriture de la poésie ne peut être qu’en deçà (en-dessous ou à côté même) de la poésie : « Putain / des fois souvent / ça sort comme ça / comme un mot de falaise / un cri building / plus haut que la phrase / plus haut que ce qui est dit / ailleurs / dans une autre partie de l’ouïe ». Et donc où la poésie est cet « ailleurs / dans une autre partie de l’ouïe » (p.28).
Mais tout d’abord la poésie d’Emanuel Campo est une question de révolte, de résistance (à la domestication) et de choix de son propre langage : « Ce matin, j’en suis à un point où voilà j’emmerde les syllabes et leurs gants de boxe. Je ne veux plus utiliser les mots dont je n’ai pas choisi la prononciation » (p.29).
Le sauvage en nous est de la nature de « l’inachevé » : « Toujours j’oublie / qu’un inachevé nous traverse » (p.30).
Malgré les apparences – humour, (auto)dérision, détournements et jeux de mots, langage familier, sujets à la portée de chacun (vie et scènes de famille, engueulades, grossesse et enfants en très bas âge dont il faut s’occuper, etc.) – la poésie d’Emanuel Campo caresse souvent le lecteur à rebrousse-poil, elle veut l’énerver, le secouer, le réveiller, le rendre lucide, lui attirer l’attention sur le besoin de s’évader : « Du regard, on s’évade par la fenêtre » (p.43). Et surtout lui dire : « Il n’y a de famille que s’il y a création » (p.55).
L’écriture est exactement comme l’inquiétude d’être parent : exagération.
Dans le poème – anthologique ! – Ce sont de vrais jumeaux ?, à partir d’une expression courante, « des vrais jumeaux », en prenant les mots dans leur sens propre, Emanuel Campo crée une vraie tempête dans nos têtes pour « expliquer » le regard interloqué de son interlocuteur à sa réponse : « Juste un, l’autre est en résine. Mais les deux sont de la même mère ». Voilà cette divagation qui transit le lecteur : « Entre nous : / une lueur apparaît : une source d’énergie grandit : une chaleur : le vent se lève : fort, et embarque : tout sur son passage : la tempête, oui : une tempête éclate et le tonnerre : fait trembler tous les rayons de la supérette : de centaines d’articles volent autour de nous : des éclairs : jaillissent-grillent le caissier en un bip ! » (p.48).
Exagérez, exagérez, quelque chose va rester : la poésie !«
« Maison. Poésies domestiques » dans CCP (cahier critique de poésie)
Comme on dit, jamais deux sans trois.
Voici une troisième critique consacrée à la réédition revue et augmentée de Maison. Poésies domestiques (éd. la Boucherie littéraire) publiée la semaine dernière dans la revue CCP (cahier critique de poésie). Celle-ci s’attache au sujet phare du recueil, à savoir la filiation et la transmission. L’auteur de l’article, Bertrand Verdier, cite la phrase, selon moi, la plus importante du recueil « Retenez que l’on peut choisir d’où l’on vient. »
Véritable inspecteur des travaux finis ou fouilleur des internets, l’auteur ouvre l’article sur un extrait de texte du spectacle Light Spirit de la compagnie des Lumas dont j’ai écrit certains passages.
Article à retrouver ici sur le site de CCP.
« Maison. Poésies domestiques » sur lelitteraire.com
Décidément,
deuxième critique de la semaine (!!!) de mon recueil Maison. Poésies domestiques aux éditions la Boucherie littéraire. Un article à lire ici sur un site que je ne connaissais pas : lelitteraire.com. Merci à l’auteur de se faire l’agent immobilier de ce livre.
Du bio au billot et vice versa
Il n’est pas étonnant que les Éditions de la Boucherie publient un tel livre. Et plus précisément dans sa collection « Sur le billot » : le texte tranche. Venu ou issu du froid (ce que son nom ne laisse pas prévoir), l’auteur est franco-suédois et multi-fonctions : il écrit mais est aussi homme de scène. Son livre le prouve : l’auteur, pour jouer dans des vagues de sens et de temps, use de la mise en forme comme métaphore de mise en scène : police et grain de caractère, listes et motifs récurrents. Le poète y transparaît. Père, il est aussi enfant de son enfance. Celle où il se battait avec des mots. A l’époque, un « paradoxe allemand » était un supplice chinois. Et chacun a connu de tels troubles de la conscience plus que du comportement.
Désormais, il a décidé de faire le tri dans son langage. Il ne choisit que les mots dont il connaît la prononciation et la signification. Ce qui n’est pas toujours le cas des poètes – mais ils ne sont pas les seuls : les critiques eux aussi s’emmêlent les pinceaux.Campo use aussi et surtout de l’humour — ce qui est mal vu chez les deux groupes nommés ci-dessus. L’auteur est du genre à se « perdre dans les trains » et n’aime pas les rails – deux raisons d’en vouloir à la SNCF même en dehors des jours de grève. Mais l’auteur a d’autres buts dans la vie que s’intéresser aux horaires et horreurs ferroviaires. Il apprend à sortir des tunnels du sens dans une saccade plus de boogie-woogie que bogies (on sait dans l’Ile de France ce qu’elles valent). En un tel mouvement sonore, ce carnet et corner d’accords de chasse et de désaccords propose en séquences une suite d’échos, reprises, trous qui creusent la langue.
La trame est sans véritable chronologie ; se saisissent des moments et impasses. Celles-ci possèdent des angles saillants et d’infimes détails qui sondent la pensée ou le peu qu’elle est en dépit des efforts de tous les cartésiens qui décartonnent.Mais l’équilibre du vivant est là. De guingois entre ce qui fut et qui n’est pas encore. C’est sans doute ce qui s’appelle le présent. Il y est — en résumé — question de tout et du reste entre gravité et humour. Et lorsqu’un olibrius tourne en rond avec un lion à ses basques, l’auteur nous rassure : le quidam ne craint rien car il a deux tours d’avance sur l’animal.
Jean-Paul Gavard-Perret
« Maison. Poésies domestiques » sur Sitaudis.fr
Plus d’un an après la réédition de mon recueil Maison. Poésies domestiques, le site Sitaudis publie une note de lecture. Merci à l’auteur d’avoir posé son regard, et sur le texte, et sur les éditions la Boucherie littéraire.
L’article entier est à lire ici. Extrait :
Emanuel Campo est un auteur franco suédois, né en 1983 qui vit à Lyon. Il se consacre autant à la page qu’à la scène et travaille avec des musiciens, des metteurs en scène, des poètes en tant qu’auteur, performeur et interprète.
L’auteur dit de ce recueil qu’il est un « flow ». Mais peut-être aussi bien est-ce un fil, un fil tendu entre deux scènes prises sur le vif, deux enfances, celle du « narrateur » et celle de ses jumeaux. Un fil musical avec titres en gras, refrains, listes et motifs récurrents, où il est question du quotidien d’un homme qui devient père, s’interroge sur le sens du monde comme il ne va pas toujours bien, retourne parfois puiser dans son enfance images et anecdotes.
« Quand j’étais petit
Je croyais qu’un paradoxe allemand
C’était un genre de supplice chinois. »Ces jeux d’associations enfantines, qui reviennent en leitmotiv, résonnent avec la langue de celui qui, devenu adulte, continue à interroger le lien entre sens et sonorités :
« Ce matin,
j’en suis à un point où voilà j’emmerde les syllabes et leurs gants de boxe. Je ne veux plus utiliser les mots dont je n’ai pas choisi la prononciation. »
Il y a enfin, dans ce livre réjouissant qui ne manque pas d’humour, quelques épreuves du travail de poète, aussi bien en animateur d’atelier d’écriture, qu’en lecteur blasé ou auditeur endurant qui feront mouche pour celui ou celle qui s’y reconnaîtra.
Sous la partition affutée, sourd une forme d’intranquillité, une réflexion sur les origines, le couple, les liens, la transmission, dans un équilibre fragile qu’il faut chaque jour et chaque ligne tenir, à l’instar de ce fragment :
« Me dis que
L’ordre
Les chiffres bien rangés
l’alphabet tout ça-
a bien des limitespuisque certaines
personnes arrivent
tout de même à
se perdre dans les trains.Comme quoi
tout a beau être
tracéon dévie. »
Sarah Kéryna
Sur France 3
Interview et extraits de mon recueil « Maison » (éd. La Boucherie littéraire) dans ce sujet France 3 Auvergne-Rhône-Alpes-Grenoble consacré au festival de poésie Gratte-Monde de la Maison de la poésie Rhône-Alpes.
Merci à Katia Bouchoueva de la Maison poésie Rhône-Alpes et au journaliste
Lien vers la page originale.
5 poèmes et 1 interview dans Terre à Ciel
En juillet, la revue en ligne Terre à ciel avait publié une note de lecture approfondie de mon recueil Maison. Poésies domestiques (éd. la Boucherie littéraire). Aujourd’hui, Terre à ciel récidive en publiant cinq de mes poèmes inédits ainsi qu’une interview à propos de mon parcours, de mes lectures, de poésie… Un format idéal pour se plonger rapidement dans l’univers et le parcours d’un auteur. Donc merci et bravo à l’équipe de Terre à ciel, et spécialement à Roselyne Sibille pour nos échanges, la mise en lien, et à Clara Régy pour ses questions. C’est ici :
« Maison. Poésies domestiques » chroniqué sur le site Terre à ciel
Surprise du jour, bonjour ! Le site/revue Terre à Ciel publie une chronique de mon recueil Maison. Poésies domestiques aux éditions la Boucherie Littéraire. Il s’agit du premier article à propos de ce recueil depuis sa réédition revue et augmentée il y a 6 mois. Une réédition qui présente un texte plus abouti. Cette version restera au catalogue de la maison d’édition. C’est pourquoi je suis très content qu’un nouveau regard soit posé sur ce livre aujourd’hui. Je ne connais pas Franck Merger, l’auteur de l’article, j’espère un jour le rencontrer, qu’il soit ici remercié pour l’article mais aussi pour les mots en latin qu’il vient de m’apprendre en lisant sa chronique. Je remercie aussi Roselyne Sibille de Terre à Ciel, ainsi que l’éditeur Antoine Gallardo qui fait « bien le taf’ de dif' ».
L’ivre de poèmes – Chronique de Franck Merger (juillet 2017)
Emanuel Campo, Maison. Poésies domestiques, Cadenet, La Boucherie littéraire, coll. « Sur le billot », 2016. 12€.
Le poème-maison d’Emanuel Campo
La poésie du quotidien connaît de séduisantes illustrations ici comme ailleurs. Dans le recueil Dans l’année de cet âge (108 poèmes & les proses afférentes), paru chez Champ Vallon en 2001, Stéphane Bouquet saisit ainsi dans de brefs poèmes les instants de sa vie pendant une année – instantanés de sensations, d’impressions, de rencontres, de désirs. Le recueil de Stéphane Bouquet est tissu d’une discrète mélancolie. Plus récemment, Andri Snaer Magnason situe, quant à lui, le cadre des poèmes de son recueil Bónusljóð , paru en bilingue aux Éditions d’en bas, dans un supermarché de la chaîne Bónus – comme l’indique d’ailleurs explicitement le sous-titre du recueil, « Poèmes de supermarché ». Le ton est ici ironique et satirique.
À l’intérieur de la poésie du quotidien, se distingue ce qu’on pourrait appeler la poésie domestique. Le beau recueil de Lætitia Cuvelier – beau comme ensemble poétique, beau comme objet-livre –, paru chez Cheyne en 2015, porte ainsi sur sa couverture le titre Pipi, les dents et au lit. Lætitia Cuvelier présente des moments de sa vie de famille, de sa vie de couple, de sa vie de mère, moments heureux, chaleureux, drolatiques, ou moments tristes, solitaires, colériques. Partout, l’émotion contenue affleure.
La Boucherie littéraire a publié en décembre 2016 une nouvelle édition, revue et augmentée, du recueil d’Emanuel Campo Maison, dont le sous-titre est « Poésies domestiques », justement. On croise dans cette « maison » poétique la compagne et les enfants de l’auteur. On voit le poète chez lui, dans son appartement, menant la vie des couples d’aujourd’hui, avec ses heurts et ses bonheurs ; on le voit avec ses tout jeunes fils, leur donner la béquée ou les habillant.
Ces poèmes domestiques peignent aussi la situation du poète dans la société contemporaine, du moins dans cette partie du monde occidental. Il y a belle lurette que le poète n’est plus chez nous vates, mage ni prophète. Il ne jouit d’aucun statut social particulier ; son essence est celle de tout un chacun. Il est de la même étoffe que les autres hommes et vit parmi eux, comme eux. Le poème liminaire, écho des propos que les professeurs de l’élève Emanuel Campo ont pu tenir à ses parents, donne le la :
Rien de rien.
Votre fils est moyen voilà tout.
(p. 9)
Ludion flottant entre rien et tout, le fils devenu poète affiche son ethos moyen et banal. Cette revendication s’inscrit dans une longue tradition, qui est comme le revers du mythe du poète inspiré. Il y a plusieurs siècles déjà, Du Bellay refusaient d’élever sa voix et de traiter les « hauts arguments » de l’orgueilleux Ronsard.
L’on voit le poète vivre la vie sociale des poètes. Il évoque ainsi les ateliers d’écriture qu’il anime au sein des établissements scolaires, les lectures auxquelles il assiste et celles que lui-même donne, les colloques sur la poésie auxquels il participe, la revue qu’il a envie de créer. Emanuel Campo peint toutes ces circonstances avec humour et légèreté. L’ironie bienveillante, envers les autres et envers lui-même, caractérise d’un bout à l’autre le recueil. Ce n’est pas la moindre de ses séductions.
Le poète vit parmi les hommes, mais se consacre à l’activité un peu marginale dans la société, de la création poétique. C’est là un bon poste d’observation. Emanuel Campo observe à partir de sa position de poïètès, d’artisan des mots, les vies dépourvues de création. Il le dit tout net :
Il n’y a de famille que s’il y a création
C’est là dire aussi que la poésie se niche ailleurs que dans le poème et que le poète, malgré sa banalité sociale, dispose d’un formidable pouvoir pour vivre mieux.
Que son domaine, ce soient les mots, cela lui permet aussi et plus largement de mesurer à quel point ils sont dévalués dans nos sociétés, au bénéfice de la rumeur et du brouhaha. Le propos s’élargit ainsi, passant des saynètes quotidiennes à la vaste scène du monde. La poésie domestique se fait à l’occasion sociale et politique, comme ici, quand le poète évoque la tragédie de la Méditerranée :
Au roi du silence, je gagne assez facilement.
Car il s’agit bien de ça
aujourd’hui même les cadavres
participent au tout-bruit du monde
(p. 17)
Le pouvoir du poète Emanuel Campo s’incarne dans les poèmes de son recueil. Dans ce recueil, pourtant relativement court, se manifeste une grande variété formelle. Les poèmes-listes (« Je compte lancer une revue de poésie », par exemple), dans la tradition des poèmes litaniques, côtoient des poèmes narratifs (« Nous sommes dans la voiture ») ou épigrammatiques (« Tu me dis que tu aimes bien la poésie ») ; le vers généralement libre cède çà et là la place à la prose rythmée. Quelques effets typographiques ludiques apparaissent aussi : la disposition sur la page peut prendre une valeur iconique (p. 21) ou parodique (p. 31 et p. 33).
Le poète est l’artisan des mots. Eugène Guillevic le disait déjà, qui, dans un poème célèbre du recueil Terre à bonheur, comparait le poète à un menuisier. Bien longtemps avant lui déjà, Horace faisait de sa poésie un monumentu maere perennius, un « monument plus durable que le bronze ». Mais c’est sans aucun doute bien plutôt « Le charpentier » de Jacques Réda qu’Emanuel Campo garde à l’esprit. Il lui rend un discret hommage dans deux poèmes de son recueil. Dans « À ma fenêtre » (p. 21) comme dans « Le charpentier », le poète est à sa fenêtre et observe des hommes au travail. Et de même que, dans « Le charpentier », le poète finit par quitter sa « maison légère d’écriture » pour « aller respirer un peu dans la nature », Emanuel Campo clôt le dernier poème de son recueil par ces mots :
Une chose qui nécessite de m’enfuir une ou deux heures
de la maison.
Emanuel Campo s’inscrit donc dans la lignée des poètes constructeurs de bâtiments verbaux. Mais son propos ne se borne pas à des considérations sur le caractère artisanal de la poésie : contre le vacarme vain et insensé du monde, le poème construit une maison de mots où habiter et respirer – où vivre –, à la croisée de chemins esthétiques, éthiques et politiques. La poésie de la maison permet de construire des poèmes-maisons.
Franck Merger.
Maison. Poésies domestiques aux éditions la Boucherie Littéraire est disponible dans toutes les librairies. En rayon ou en commande. Et profitez-en pour feuilleter et acheter les autres livres du catalogue de la Boucherie littéraire. Vous reprendrez bien une tranche, non ?
2 émissions de radio
Ce jeudi 23 mars, j’ai été l’invité de l’émission l’Oreille au poste sur Radio Dijon Campus autour de mon parcours et de mon activité. 45 minutes où nous avons parlé poésie, écriture, langue, musique, répondu à un questionnaire pop déjanté, écouté PapierBruit, lu des extraits de mon recueil Maison. Poésies domestiques aux éditions la Boucherie littéraire et annoncé 45 000 fois ma lecture du dimanche 2 avril à 17 à la librairie La Fleur qui pousse à l’intérieur dans le cadre du festival Éclosion à Dijon. Réécouter l’émission du 23 mars.
Ce dimanche 26 mars, invité cette fois à l’émission BlaBlaMix sur Radio Canut avec mon collègue Julien alias Eskimo J pour parler PapierBruit, passer nos morceaux, répondre aux questions d’une équipe accueillante et sympathique et annoncer notre concert du jeudi 30 mars au Nouveau Théâtre du 8e à Lyon. Réécouter l’émission ici.

« Maison. Poésies domestiques » : Réédition revue et augmentée
Il y a un an jour pour jour sortait en librairie mon premier recueil aux éditions la Boucherie Littéraire. Aujourd’hui, je suis heureux et fier de vous annoncer sa réédition revue et augmentée (oui avec de nouveaux textes…).
Un gros « Big Up » aux lecteurs, à mes proches, aux amis, aux arbres, à Antoine Gallardo l’éditeur de ce livre, aux revues de poésie, aux libraires, aux assos et festivals qui m’ont invité, aux personnes qui l’ont offert ou qui ont relayé l’info. Un grand merci enfin aux poètes et aux chroniqueurs qui en ont parlé dans leurs blogs ou qui ont écrit un article en revue, à savoir Frédérick Houdaer, Patrice Maltaverne, Jean-Pascal Dubost, Philippe Chauché, François-Xavier Farine, Patrick Joquel, Isabelle Boucher-Doigneau, Michel Baglin, Eric Dejaeger… Retrouvez ici leurs articles.

L’histoire des travaux racontée par l’éditeur sur le blog des éditions la Boucherie littéraire :
Il y a un an très exactement paraissait Maison. Poésies Domestiques, le premier recueil de poésie d’Emanuel Campo. Le tirage était de 200 exemplaires, il s’agissait du 3ème titre publié aux éditions la Boucherie littéraire et le deuxième paraissant dans la collection Sur le billot.
Emanuel Campo était parfaitement inconnu et je pensais sincèrement que son livre mettrait au moins deux ans à s’écouler.
Mais contre toute attente, les chroniques encourageantes pleuvaient, les librairies jouaient le jeu, notamment la libraire La Voie aux chapitre à Lyon, et Emanuel Campo défendait bec et ongle ce premier livre. Tant et si bien qu’il fallut effectuer un deuxième tirage à 200 exemplaires au début du mois de mars.
Nous en avions profité pour corriger les coquilles qui trainaient et pensions être tranquille pendant au moins deux ans.
Début novembre, Serendip Livres – notre distributeur – appelaient, alarmiste, m’annonçant qu’ils ne leur restaient plus que 4 exemplaires et s’étaient mis à appeler les libraires pour faire des retours des rares exemplaires invendus pour pouvoir honorer les commandes en cours.
Sur le pied de guerre en prenant contact avec Emanuel, je lui proposais non pas de faire une 3ème impression, mais bel et bien un nouveau livre avec une édition revue et augmentée.
Ainsi, avec un nouvel I.S.B.N., un gros travail de mise en forme et de nouveaux textes retravaillés au pied levé, nous sommes heureux de vous annoncer qu’un nouvel étage a été créé à la maison d’Emanuel.
Une place plus importante a été faite à la famille, aussi quoi de plus naturel en ce premier jour d’hiver, et à l’approche galopante des fêtes de Noël que de vous annoncer que la 3ème édition de Maison. Poésies domestiques sortira le 25 décembre ! Il est imprimé à 500 exemplaires et est le 9ème titre aux éditions la Boucherie littéraire.
Je ne connais pas beaucoup de jeunes auteurs de poésie qui peuvent se vanter que leur premier livre ait été imprimé à 900 exemplaires la première année.
Tout cela grâce à lui, grâce aux lecteurs, grâce aux libraires, aux chroniqueurs, aux organisateurs de salon et de festival de poésie. Ne vous arrêtez pas en si bon chemin. Merci à tous et joyeux Noël ! Antoine Gallardo.
Maison. Poésies domestiques — nouvelle édition revue et augmentée, Emanuel Campo, collection Sur le billot, éditions la Boucherie littéraire, 68 pages, décembre 2016.
Le livre sera disponible commandable début janvier en librairie.
En attendant, vous pouvez le commander directement à la maison d’édition.
Prix de vente : 12 €
Frais de port (France) : 3 €
Frais de port (Belgique & Suisse) : 1 €
Critique de « Maison. Poésies domestiques » dans Texture
Nouvelle critique en ligne de mon recueil paru à la Boucherie Littéraire. Merci à son auteur Michel Baglin qui anime la revue Texture.
Premier recueil de son auteur, ce deuxième titre de la collection Sur le billot de la toute jeune maison d’édition La Boucherie littéraire (voir ci-dessus) sait manier la dérision et l’autodérision : « Tu me dis que tu aimes bien la poésie. / En particulier ces courts poèmes japonais / Les sudokus. »
L’humour y décape et y malmène le conformisme domestique, mais chacun y reconnaîtra un peu de ce qui fait l’ordinaire des jours à la fois boiteux et attachant. Car c’est le quotidien qui est ici caricaturé, moqué et secrètement célébré, entre le biberon du gosse, les SMS, les engueulades, la poubelle et une lecture publique pas très convaincante…
« Tenir / au milieu des formulaires / dans le bruit des machines domestiques / avec l’appréhension du chômeur / en fin de droits / la chaleur ruisselante de ce début d’été / qu’on n’a pas vu venir / qui salement s’est plantée sous les bras / alors qu’on traînait dans l’appart’ / les fringues de la veille / et la coupe du lendemain. »
Emanuel Campo, 32 ans, Français et Suédois, jette volontiers des ponts entre les disciplines, puisqu’il est à la fois poète, musicien, performeur, comédien, etc. Les poèmes qu’il livre – ou lâche dans une « mise à flow » – doivent à ces divers domaines leur énergie, leur rythme, leur qualité de mises en bouche. Ils sont un vrai reflet de notre dérisoire modernité et de « l’inachevé qui nous traverse. »
« Maison » dans Bing Bang Magazine
En page 84 du n°66 de Bing Bang, magazine gratuit diffusé à Dijon, Beaune et Besançon, la vraie et l’unique Carla Garfield consacre un article sur mon parcours bourguignon et sur mon recueil Maison. Poésies Domestiques. Un grand merci à l’auteure qui suit de près et soutient mon travail depuis plusieurs années déjà. Je pardonne donc au correcteur de ce numéro d’avoir rajouté un « m » à mon prénom. Feuilletez ici en ligne le numéro entier.

Pendant ce temps sur la Cause littéraire
Le magazine en ligne La Cause littéraire consacre deux articles aux éditions la Boucherie littéraire.
Le premier est un entretien avec mon éditeur Antoine Gallardo, à lire ici. Le second chronique les quatre recueils publiés jusqu’à aujourd’hui dans la collection Sur le billot de la Boucherie littéraire. Voici ce que l’auteur de l’article Philippe Chauché (journaliste à Radio France et chroniqueur à la Cause littéraire) écrit sur mon recueil Maison :
Emanuel Campo ne manque ni d’audace, ni de culot, il écrit comme s’il chantait, et d’ailleurs, il chante. Ses petites poésies résonnent comme des chansonnettes, d’enfance et de son âge, l’une donnant naissance à l’autre, des ritournelles. Ces Poésies domestiques misent sur la collection, la multiplication, la rencontre, la surprise, les mots qui se rencontrent pour la première fois ont souvent l’air surpris. L’auteur, joueur, en joue, s’amuse des phrases reçues et des situations inventées ou supportées, et tout cela fort heureusement n’a aucune incidence sur la rotation de la planète.
Je vous invite à lire ici le reste de l’article consacré aux recueils de mes colocataires d’édition, voire grandes sœurs, Marlène Tissot, Hélène Dassavray et Mireille Disdero.
Coup de projo sur « Maison » par Eric Dejaeger
Le poète Eric Dejaeger publie une note de lecture consacrée à mon recueil Maison – Poésies domestiques (éd. la Boucherie littéraire) sur son excellent blog Court, toujours ! Eric et son compère Paul Guiot sont les tenanciers de la revue Microbe (Belgique), revue dans laquelle j’ai pu aiguiser mes premières lames dans les numéros 80 et 82 entre deux gorgées de Chimay bleue.
« Très intéressante découverte que ce recueil de poèmes qui vont du quasi-aphorisme à deux ou trois pages. Avec quelques excellentes trouvailles. Un régal. » Eric Dejaeger.
L’occasion de rappeler que Maison – Poésies domestiques est commandable dans toute librairie belge et suisse.
Lire la note entière sur son blog avec deux extraits du recueil.
Article du Dauphiné Libéré
Article paru dans le Dauphiné Libéré du jeudi 24 mars 2016.
Lire « banals » au lieu de « banaux ».

Chronique de « Maison » sur Poezibao
Samedi 19 mars.
Nous sommes dans le train en direction de Toulouse pour y donner un concert.
Mon partner me tend son I-Phone.
« Tiens, regarde. »
Sur son fil d’actualité Facebook, je découvre une note de lecture de mon recueil Maison – Poésies domestiques écrite pour le site Poezibao (actualité de la poésie contemporaine) et signée Jean-Pascal Dubost. De quoi me mettre en joie pour les jours suivants. Un grand merci à lui pour cet article qui témoigne d’une lecture approfondie du recueil.
La Boucherie littéraire est une toute nouvelle maison d’édition de poésie, sise dans le Luberon, qui vient de publier une salve de quatre poètes1, ce qu’il faut saluer, car il n’est pas que des disparitions à déplorer, dans le milieu de la poésie, mais aussi et surtout des créations à soutenir. D’autant saluer, cette généreuse entreprise, qu’elle prend le risque de publier le premier livre d’un jeune poète de 32 ans, Emanuel Campo, Français et Suédois, poète pluri-disciplinaire (performer, interprète, musicien, scène théâtrale, spoken word etc.) Il est entendu que la jeunesse ne fait pas la qualité d’un livre, n’est pas Rimbaud n’importe quel quidam au prétexte d’une jeunesse d’artères. Il se trouve que la jeunesse de ce poète apporte une bouffée d’insolence à la poésie, ce qu’il faut signaler. Les poèmes, contrairement à ce que supposerait le sous-titre, n’appartiennent pas à une poésie du quotidien, au sens d’un relevé des faits du quotidien, sur le mode réaliste et neutre, ou néo-réaliste. Si la poésie d’Emanuel Campo est de quelque lignée, nous pourrions citer Tristan Corbière, Roger Lahu, Richard Brautigan, Charles Bukowski et Ian Monk, sur le registre de l’humour tantôt, à tonalité d’auto-dérision. Titre et sous-titre en eux-mêmes ouvrent la porte sur l’humour, un humour tautologique, pour leur cas, puisque le mot « domestique » est, étymologiquement, domesticus, « de la maison », autrement dit lire : « Maison, poésies de la maison », donc. Petite entrée en la matière d’humour, subtilement. Sur ce registre, Emanuel Campo nous ouvre la porte de sa maison, tantôt en rire jaune (Corbière), tantôt en humour décalé décapant presque absurde (Brautigan et Lahu), tantôt en humour noir (Bukowski), humour cruel quelques fois (Ian Monk). La patte de Campo, la personnalité d’écriture sienne, est l’assimilation des pères et phares qui font la sienne, insolente. Pas de grandes révélations sur le monde, on le sait rapidement, dès le deuxième poème :
« Quand j’étais petit,
je croyais que la bande de Gaza
c’était un groupe de rock. »C’est affiché et clair, le monde est loin, même s’il est dans tous les gestes quotidiens, il est mis à distance par la dérision la plus totale comme dans le poème « Petit pot, couches et discussion à propos d’économie », où après avoir effectué un tour de planète en l’espace de quelques gestes de la vie domestique :
« et maintenant mon enfant,
que vas-tu faire de toute cette mondialisation qui arrive aux portes de ta bouche ?
À mon fils de 11 mois de répondre :
― Perso, j’en sais rien. Sûrement tout manger. Pose plutôt la question aux fabricants de couches qui tirent profit de toute cette merde. »Le sarcasme n’épargne personne, pas même l’interlocutrice des poèmes, compagne fictive ou réelle :
« Tu me dis que tu aimes bien la poésie.
En particulier ces courts poèmes japonais
Les sudokus.Il y a de tout pour ne pas faire un monde, un macrocosme, du sudoku, donc, mais aussi du MMS, SMS, de la pub pour une revue de poésie, un atelier d’écriture, un flash mob, du streaming, du spasfon, des choses qu’on ne trouve pas a priori dans la poésie des poètes du grand vingtième, choses de la vie quotidienne, choses de la vie ordinaire, qui ne font pas rêver, d’un jeune homme sans illusions sur le monde et qui se rattrape en y mêlant des piments humours.
La poésie, dans son extrême-contemporanéité ambiguë, n’est pas épargnée : « Je viens de rentrer d’une lecture/ça manquait de poil/une lecture organisée par une revue de poésie/ça manquait de poil/c’était marqué PERFORMANCE/ça manquait de poil/alors qu’il s’agissait d’une simple lecture qui/manquait de poil etc. »La platitude est la rampe de lancement des poèmes afin qu’ils décollent, exercice toujours périlleux, de faire poème avec le plat pays qu’est le quotidien domestique. C’est réussi. On sourit. Le tour de force est réussi quand on sourit où ce n’est pas drôle, comme Pierre Desproges savait nous faire rire jaune avec des choses graves. Parfois, on cherche le drôle pour sourire, et on ne le trouve pas, le poème semble tomber à plat, or ce sont les petites incartades de gravité glissées comme peau de bananes verbales.
Poésie insolente, tonique, qui vous fiche une saine petite claque.Jean-Pascal Dubost
1 En dehors de l’ouvrage ici recensé :
Hélène Dassavray, On ne connaît jamais la distance exacte entre soi et la rive
Mireille Disdero, Ecrits sans papiers. Pour la route entre Marrakesh et Marseille
Thomas Vinau, p(H)ommes de terre
Consulter l’article sur le site Poezibao.
En savoir plus sur l’auteur de l’article.
Note d’un lecteur attentif
Mon éditeur a reçu une note de lecture concernant mon recueil Maison. Poésies Domestiques de la part d’un lecteur attentif, Patrick Joquel, que je ne connaissais pas avant de lire ceci :
Des poésies domestiques, alors il en existerait des sauvages, des qui résisteraient à l’apprivoisement, des à capturer au lasso, à piéger, flécher… Entrer dans cette maison, celle qu’habite Emanuel Campo, c’est aller de flèche en flèche : le regard suit un parcours du quotidien. Celui qu’on a tendance à traiter de banal et dont on dit « rien de neuf, tout pareil, jamais rien ne se passe ». Sauf que ce rien est déjà quelque chose. Ce rien signe une vie. Une vie qui marque (infime) la planète. Une vie qui se reproduit. Qui échange. Qui… une vie, nos vies que l’on partage.
Des poèmes au jour le jour qui jettent un regard amusé sur quelques instants, quelques moments, quelques pensées.
Histoire de vivre sérieusement sans se prendre au sérieux.Patrick Joquel
« Histoire de vivre sérieusement sans se prendre au sérieux » j’aime beaucoup. Merci à vous. Au plaisir d’en parler de vive voix. Le lien vers l’article ici.
Nouvelle chronique de mon recueil « Maison »
Nouvelle note de lecture consacrée à mon recueil « Maison. Poésies domestiques » signée Patrice Maltaverne.
« Sous-titré « Poésies domestiques », « Maison » est le premier livre de poèmes publié par Emanuel Campo, aux Editions La Boucherie Littéraire.
En lisant ce recueil, je me suis dit que décidément – et encore heureux ! – la poésie réaliste n’était pas si réaliste que cela.
Avec trois fois rien échappé de la vie de tous les jours, Emanuel Campo parvient à nous faire décoller du sol, je veux dire, à nous faire rejoindre les nuages.
Il y a aussi de la froideur dans ces textes, et pour moi, ce n’est nullement un défaut car, tout de même, la poésie ce n’est pas que de la rigolade.
D’ailleurs, entre rêve, désincarnation et froideur, il peut y avoir certains points communs, non ?
Dans « Maison », ma préférence va plutôt aux poèmes courts, qui échappent au piège de la chute et constituent à mes yeux de vraies énigmes.
L’enfance de l’auteur, comme le premier âge des bébés autour de lui, sont aussi très présents, comme pour ne pas rompre avec cette part de rêve. »
Découvrez dans l’article original 3 extraits ayant retenus l’attention de son auteur.
Un grand MERCI à Patrice Maltaverne de suivre mon travail. Il avait déjà consacré un article sur ma poésie il y a un an, avant même que je sois publié.
Patrice Maltaverne est auteur, lecteur (Poésie chronique ta malle) et éditeur : éditions du Citron gare, responsable de la revue Traction Brabant.




![Emanuel%20Campo[2]](https://ecampo.phpnet.org/wordpress/wp-content/uploads/2016/05/Emanuel20Campo2.jpg)